Hinata Mara I – Disponible

Ce dyptique révèle une architecture complexe de strates superposées qui invitent à une plongée méditative dans les profondeurs de la matière et de l’émotion.

L’artiste déploie ici sa maîtrise des pigments minéraux – malachite, chrysocolle, lapis-lazuli et pyrite – pour créer une géographie intérieure. Chaque minéral révèle sa propre temporalité, sa densité particulière, participant à cette symphonie colorée où dialoguent forces telluriques et marines.

La lecture de l’œuvre s’articule selon une double perspective. Horizontalement, les couches se déploient comme les différents niveaux océaniques : de la surface scintillante aux profondeurs abyssales où dominent les bleus profonds du lapis-lazuli. Verticalement, l’œuvre se structure en bandes atmosphériques qui évoquent autant les formations géologiques que les mouvements ascendants des courants marins.

La malachite trace des veines profondes comme dans la roche mère, révélant l’âme minérale de la terre, tandis que la chrysocolle apporte ses transparences aquatiques, cette fluidité cristalline qui évoque les eaux profondes. Cette stratification crée un effet de profondeur vertigineux où l’œil peut littéralement plonger d’une couche à l’autre dans une méditation visuelle continue.

Les reflets dorés de la pyrite ponctuent cette géographie avec douceur, comme des lueurs bienveillantes qui guident le regard dans sa navigation contemplative. Ces éclats lumineux ne perturbent jamais la sérénité de l’ensemble ; au contraire, ils l’accompagnent, créant des points d’ancrage qui permettent à l’esprit de se mouvoir librement entre les différents niveaux de lecture.

Le titre Hinata Mara révèle la dualité poétique de cette création : Hinata, “le lieu ensoleillé” en japonais, évoque cette dimension apaisante et lumineuse qui traverse l’œuvre, cette promesse de sérénité qui émane des reflets dorés. Cette référence au soleil dialogue subtilement avec l’univers marin, créant cette alchimie unique entre lumière céleste et profondeurs océaniques.

Le dyptique devient ainsi comme un mandala minéral, où chaque panneau dialogue avec l’autre pour créer un espace de méditation. L’œuvre connecte simultanément aux énergies de la terre et de la mer, offrant au spectateur un voyage contemplatif entre surface et profondeur, entre lumière et mystère.

Marine Bonzom réinvente ici le rapport à l’élément aquatique, nous invitant non pas simplement à regarder, mais à habiter poétiquement cette géographie intérieure où se rencontrent l’infiniment grand des océans et l’infiniment intime de la contemplation.